Mon manifeste intérieur (et politique)

Je ne suis pas une experte du féminisme.
Je suis une praticienne engagée.
Je n’ai pas lu tous les livres. Je n’ai pas fait d’études de genre.
Mais je vis le patriarcat dans mon corps, ma tête, ma vie pro et perso depuis toujours.
Et ça suffit pour que ma parole ait du poids.

Ma légitimité naît de mon vécu.
De mon burn-in dans un système masculin,
de mes passages à vide,
de mes élans de rébellion,
de mes silences aussi.
Je transmets ce que j’ai traversé, digéré, incarné.
Pas une théorie abstraite, mais une pratique vivante, au service de celles qui cherchent une voie plus juste.

Je suis là pour les femmes qui doutent,
Je ne cherche pas à dominer la conversation, mais à créer des espaces.
Je parle à celles qui veulent comprendre, ressentir, déconstruire et reconstruire à leur rythme.

Je choisis la nuance, même quand elle déplaît.
Je ne suis ni radicale, ni tiède.
Je suis complexe, comme toutes les femmes que j’accompagne.
Mon féminisme se vit dans les entre-deux, les replis, les révoltes.
Et c’est précisément là qu’il est fertile.

Mon corps est mon terrain de résistance.
Chaque fois que je m’écoute, que je ralentis, que je refuse de me cramer : je résiste.
Chaque accompagnement que je mène vers plus de liberté intérieure est une action politique.

Je fais ma part, pas toute la part.
Je ne suis pas responsable de l’ensemble de la charge mentale féministe.
Je suis un maillon, une voix, une main tendue.
Et c’est déjà immense.